Pour ma fille, le début de l’indépendance a été apprendre a faire du vélo, sans roulettes. Elle part, toute seule, et s’envole, avec un grand sourire. C’est la première fois que je ressens cette fierté pour lui avoir appris tout ça, pour la voir si contente d’elle même. J’oublie toute la frustration que nous avons éprouvé pendant un long hiver de tentatives non aboutis.
Y-a-t-il une technique? Je me le suis demandé à plusieurs reprises. Je voyais plein d’enfants, même beaucoup plus jeunes qu’elle, passer devant notre fenêtre avec une assurance de vétérans du vélo, et me posais sans cesse cette question : mais comment ont-ils fait ses parents?! Pourquoi nous n’y arrivons pas?
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Pour la petite histoire – nous et le vélo
Il faut savoir que nous faisons tout à vélo. Pour moi, ça a été une révélation. J’ai grandi à Gênes, ville entre mer et montagne, où le vélo est plus utilisé dans le temps libre, pour faire du sport, que comme moyen de transport. Le vélo pour moi était une activité du dimanche matin, quand on se promenait à bord de mer avec mes parents. Le vrai « addict » de la bicyclette était mon papi maternel, qui me disait toujours : « Moi, je vais même aux toilettes à vélo ». En effet, à 90 ans il se déplace encore comme ça.
J’ai vécu avec lui et mamie lors de mes études à la fac, à Milan, et leur appart était si loin de l’université et mal relié avec les transports en commun, que mes grands-parents ont pensé me donner un vélo pour mon anniversaire. Je ne l’ai plus quitté (bon, bien sûr j’ai changé de vélo, mais bon le principe est là!). C’était parfois très inconfortable, lors des grosses pluies, quand j’arrivais trempée à 8 h du matin, ou quand petit à petit j’ai développé des techniques style les sacs en plastiques autour des chaussures pour ne pas les mouiller, sous les regards abasourdis de mes copains.
Le vélo avec les enfants
Bref, même avec 2 enfants, le vélo est non négociable pour moi, du coup nous utilisons, depuis la naissance du 2ème, notre chariot, et on y va partout. Sauf que ma fille fait quasiment 20 kg maintenant, et que je commençais à me poser la question de comment gérer tout ce poids.
D’abord, un jour d’été, ma fille donc commence à nous demander un vélo de grands, car elle a vu ses copains (et Peppa Pig). Assez vite nous en trouvons un d’occasion, et commençons les essais (nous nous cachons rapidement dans le garage de l’immeuble, pour éviter d’accidents majeurs avec les passants!).
Quand apprendre est plus difficile de ce que l’on imagine
Sauf que.. c’est difficile. Et ma fille découvre qu’il faut du temps, de la patience, de l’effort. Et laisse tomber, en nous disant « moi je le voulais d’une autre couleur le vélo! » (rage de ses parents). Mon mari perd très très vite la patience, du coup je prends le relais. Et j’essaie, tous les weekends, de l’emmener dans le garage, et lui faire faire au moins 5 – 10 minutes. Elle pleure. Elle ne veut pas. A peur. Du coup, elle crie.
De plus, il y a toujours des disputes. Je ne sais plus si ce que je fais est juste ou pas, si j n’obtiendrai que le résultat de lui faire détester son vélo. Où est l’équilibre? Car je veux qu’elle apprenne qu’il faut faire des efforts pour obtenir les résultats que l’on se fige. Qu’il faut parfois lutter. Qu’il faut persévérer.
Et puis, il faut trouver une solution pour nos déplacements. Je continue. Elle continue à détester. Jeux de pouvoir? Suis-je une mauvaise mère? De fois, je crois avoir même essayé de la faire sentir coupable – horreur! A l’école, ils ont de vélos qu’il peuvent utiliser pendant la récré, mais elle ne les regarde même pas.
Le coup de génie
Mais un jour, le printemps arrive. Nous portons le vélo dehors. Plein de monde fait la queue devant la gelateria du coin, ma fille voudrait bien aussi avoir une belle glace. Et mon mari a l’idée : » Si tu veux une glace, il faut d’abord que tu fasses le tour du square avec ton vélo, toute seule ». Et là, partie! Devant nos yeux incrédules. Elle a appris pour avoir une glace.
Finalement, en seulement 2 semaines, elle a réclamé aller seule à l’école, ce qui fait 5 km, donc 10 aller-retour. Et elle y est arrivée, nous allons maintenant tous les jours ensemble, sauf pluie. D’un extrême à l’autre. Elle adore. Et j’adore avoir pu lui démontrer, que quand on s’applique, on arrive. Qu’il faut s’y mettre, ne pas désespérer, insister, s’entraîner; et les résultats arrivent, et ça vaut le coup. (Je l’admets, il y a aussi une partie de « j’avais raison! j’avais raison ma fille!!!)
Et j’espère que cette expérience répétée reste forgée dans ses connexions neuronales, pour lui rappeler tout ça quand elle se trouvera face à d’autres difficultés, plus grandes, pour croire en elle même, et à ce qu’elle peut faire.
ET vous, rencontrez-vous des difficultés à apprendre le vélo à vos enfants? Avez-vous des astuces à partager? Ou de conseils à demander? Laissez un commentaire!