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Comment accepter les émotions t’aidera à devenir un parent plus heureux

Savons-nous comment accepter les émotions de nos enfants? Et les nôtres? On parle beaucoup aujourd’hui d’éducation aux émotions.. Et c’est bien. Au-delà de savoir les identifier, accepter les émotions des enfants est parfois plus facile à dire qu’à faire .. Mode d’emploi ci-dessous!

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Émotion quoi?

L’éducation aux émotions, tu connais?

La première fois que j’ai entendu parler d’« éducation émotionnelle », c’était en lisant l’un des articles de ce cours en ligne, dans lequel on suggérait de « mettre un mot » sur ce que vit le bébé.

Est-ce qu’elle pleure parce qu’il a faim? « Oui, mon amour, je sais que tu as faim, je sais que c’est difficile d’attendre (nous fronçons les sourcils) maintenant le repas arrive » (notre visage s’ouvre avec un sourire).

Bébé devient extrêmement irritable parce qu’il est fatigué? « Bien sûr chéri, tu es très fatigué, je le vois, il est difficile de rester calme quand tu as sommeil et que tu veux dormir (ici, l’expression d’une compréhension empathique est facile.) Maintenant nous allons faire dodo. »

Et en mimant ces sentiments avec nos expressions au même temps que nous parlons, ce que nous faisons habituellement de manière automatique et inconsciente, notre bébé apprend à associer le son du mot avec l’émotion et le degré de positivité de la sensation. (Pour plus d’exemples et un bon guide sur le sujet, je recommande ce livre de Lynne Murray)

Bon, je trouve qu’après les choses se compliquent un peu. Parce que tant que l’on doit interpréter les pleurs d’un bébé, malgré l’absence du langage, les options ne sont pas infinies: énervé à cause d’une couche sale / faim / soif; triste parce qu’il veut être pris dans les bras; heureux quand sa mère le prend et interagit avec lui; émerveillé quand il découvre quelque chose de nouveau, etc.

Quand accepter les émotions de nos enfants devient difficile …

Plus tard, cependant, comme nous l’avons aussi vu en parlant de désirs, ce n’est pas toujours immédiat :

a) interpréter les petites mines, les excès de colère, les pleurs soudains… autant de causes possibles et de facettes émotionnelles, des nouveaux besoins qui émergent. Des facteurs physiologiques entrent aussi en jeu, (comme la nutrition, la fatigue, le fait de n’avoir pas bu assez d’eau, etc.), mais aussi la confrontation avec les copains de l’école, la nécessité d’exercer un contrôle.

b) comprendre nos propres besoins, derrière nos réactions lorsque nous sommes confrontés à l’une de ces manifestations soudaines et parfois apparemment illogiques.

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Émotions et relations sociales

De nombreux moments idylliques peuvent soudainement se transformer en conflits ..!

Ma réflexion d’aujourd’hui commence de loin… mais au début, elle n’était pas très structurée.

… et ça nous emmène à nous interroger sur nos propres émotions

Le premier coup de sonnette a retenti lorsque j’ai réalisé que mes réactions face à la manifestation des émotions de ma fille étaient parfois parfois démesurées.

A être honnête, je n’avais jamais réfléchi vraiment avant à mes propres réactions. Bien sûr, on touchait le sujet après des disputes  ou malentendus avec mon mari, mais généralement on résolvait la question avec une conversation « entre adultes rationnels ».

Je pense que ma première difficulté fut accepter les différents rythmes de sommeil de ma fille.

Devoir s’abandonner au fait qu’il n’était pas suffisant de dire: « Heure du dodo! C’est très tard, tu dois te reposer! » lire une histoire, donner un bisous et éteindre la lumière.

Pourquoi ça me mettait littéralement hors de moi que ma fille ne voulait pas dormir? Frustration de ne pas pouvoir profiter de ces deux heures entre adultes pour faire ce que j’avais prévu? Sensation que ma fille contrôlait tous les aspects de ma vie? Que les choses n’étaient pas exactement comme je les avais imaginées avant l’accouchement?

Comment interpréter TES émotions ?

Alors je ne le comprenais pas, mais aujourd’hui , je me dis que ma fille avait perçu ma bulle rouge de colère et de frustration et elle avait peut-être aussi trouvé le bouton à appuyer pour la voir s’allumer et exercer ainsi une forme de contrôle sur moi.

Puis vint la phase du non . Quand pour affirmer son identité distincte de celle du parent, votre petit ange commence à s’opposer à chaque occasion, en observant avec un grand sourire votre réaction (je crois avoir développé un tic nerveux à l’œil).

Donc, on s’informe, on pose des questions, on comprend finalement qu’il s’agit d’une phase très importante du développement (et puis, à ce moment-là, « non » est le seul mot que notre ange a appris à dire).

Mais quand je rentrais épuisée à la maison après une journée au boulot, soulagée de pouvoir passer du temps avec mon bébé et..

« Nous rentrons chérie? » et elle me regardait  « NON! »

« On va se laver les mains? « NON! »

« On va manger mon bébé? » « NON!

« On lit ensemble une histoire? « NON! » .. Vous gérez facilement vous? Comprenez mon désarroi ?

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difficile, moi?!

Voyez, l’élément clé qui a fait déclencher mon auto-analyse est que je suis généralement une personne qui ne se fâche jamais. En fait, je pensais avoir du mal à exprimer ma colère.

C’était peut-être aussi un manque d’éducation émotionnelle, de ne pas avoir l’habitude de demander ce que je ressens et de savoir comment l’associer à un besoin latent. Et puis, cette merveilleuse créature arrive, et il suffit un non pour me déchaîner! Pourquoi?

Qu’est-ce qu’une émotion ?

Et maintenant vous pouvez voir les roues qui tournent dans ma tête pour essayer de résoudre mes énigmes existentielles. Peut-être que vous vous posez les mêmes questions..

Et donc, commençons par là: qu’est-ce que c’est une émotion ?

Les émotions sont des guides qui, depuis notre enfance, nous permettent d’analyser et de donner un sens à ce qui nous arrive. Nous nous souvenons d’événements en fonction de ce qu’ils nous ont fait ressentir et nous essayons de reproduire ceux qui sont positifs.

Mais les émotions sont toutes fondamentales: nous ne pouvons pas nous sentir bien si nous ne nous sommes jamais sentis mal, au fond du puits. Aucune émotion ne doit être évitée, elle doit être interprétée correctement pour guider notre comportement.

Je reprends un chapitre éclairant d’Isabelle Filliozat (depuis son livre « Il me cherche!« ).

Émotions Primaires (la voie rapide) : ce sont des réactions physiologiques et adaptatives de notre organisme. L’amygdale libère un flot d’hormones pour préparer le corps à réagir AVANT d’informer le néocortex, qui décide ensuite soit de calmer les eaux, soit de confirmer la réaction appropriée. (J’ai décrit ce processus également dans cet article).

Les sentiments ou les réactions émotionnelles secondaires : proviennent de nos pensées, des interprétations que nous en faisons – ils peuvent donc être basés sur des suppositions incorrectes.

Exprimer une émotion la libère. Au lieu de cela, l’expression d’une réaction émotionnelle secondaire ne fait que renforcer l’émotion première… dans une sorte de cercle vicieux.

La différence est subtile … et exige que nous apprenions à faire la distinction entre les deux, à comprendre comment agir.

Accepter les émotions mode d’emploi #1: du temps

J’aime bien cette définition de Thomas d’Ansembourg : « La maîtrise de nos émotions ce n’est pas le déni, ni le refoulement, ni le contrôle; c’est la capacité de faire un usage avisé. La maîtrise des sentiments et des émotions passe donc par une connaissance approfondie qui demande une fréquentation régulière, familière de ceux-ci »

Traduit, il faut du temps.. un temps pour nous, dans lequel nous restons seuls avec nous-mêmes, nous sentons consciemment ce qui nous arrive intérieurement. Car « nous avons appris à faire et à courir, et non pas à être, à être avec nos sentiments »*.

Encore l’autre jour, malgré tous les mois de réflexions autour de mes émotions, de la parentalité, etc.,. lorsque la tristesse m’a envahi suite à des nouvelles négatives auxquelles je ne m’attendais pas, j’ai essayé de la chasser.

Je me sentais coupable d’être triste, alors qu’il ne s’agissait de rien de majeur. Et puis j’ai commencé à faire, à courir, à organiser, chercher des informations, aller sur Internet .. pendant deux jours j’ai continué comme ça, jusqu’à ce que j’ai compris, et je me suis permise de pleurer.

Peut-être que vous, vous avez des mécanismes de défense différents.. L’essentiel, est de ne pas oublier de s’écouter.

Accepter les émotions mode d’emploi #2 : les risques

Que se passe-t-il si nous essayons de gérer les émotions de nos enfants sans avoir au préalable appris à gérer les nôtres?

Quelques hypothèses plausibles :

  1. exagérer. « Chérie, c’est quoi cette mine, ça va? Es-tu triste parce que maman t’a laissé un moment pour finir de préparer le dîner? «  »Non maman, c’est que Bloom des Winx a moins de pouvoirs magiques, je pense qu’elle devrait en avoir plus! « 

  2. vouloir trouver une solution à tout prix . « Qu’est-ce qui s’est passé, mais alors tu es triste pour ça, ou tu es en colère? » « Allez, n’y pense pas, on va jouer au parc tu veux? » Nous reproduisons le modèle: échappons à l’émotion et la remplaçons par des actions.

  3. ne pas accepter, et donc punir peut-être, des émotions négatives, comme la colère, quand ils crient pour un non, pour la frustration d’une interdiction..

Accepter les émotions mode d’emploi #3 : spécial colère

La colère est pour moi la plus difficile à accepter. Je veux toujours trouver toutes les raisons pour lesquelles NE PAS être en colère et oublier tout. Et puis, il est tellement épuisant d’offrir notre proximité à un enfant qui est fâché avec nous et qui voudrait nous donner des coups, soulageant son impuissance contre nous..

« Je comprends que tu sois en colère, je sais que tu voulais jouer avec les voitures. » Et je devrais probablement m’arrêter là, calme mais proche; mais je me sens toujours obligée de me justifier. « Mais tu vois, nous devons aller chez le médecin, nous sommes en retard. » Et l’explosion de colère atteint son apogée.

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accepter les émotions négatives

C’est incroyable, je le sais: je ne peux tout simplement pas faire taire mon instinct de rationalisation. Quand je sais très bien que ce n’est pas (encore) le moment: il faut d’abord accepter l’émotion. Puis, quand le néocortex sera à nouveau reconnecté au reste du cerveau , nous pourrons alors donner toutes les explications rationnelles.

Comprendre d’abord nous-même, puis passer à nos enfants.. Quand je suis dans la mauvaise phase hormonale par exemple, et que mon irascibilité monte à mille, si mon mari arrive devant mon problème et me dit: «Mais il suffit juste de faire comme ça, regardes!  » Mon premier instinct animal est de lui hurler toute ma frustration jusque-là mal réprimée. « TU NE COMPRENDS PAS » !

Par contre, quand il s’agit de mes enfants et que la situation est renversée, je leur fais la même chose. Incroyable, non?

Accepter les émotions mode d’emploi #4 : traverser la tempête

Ne sois pas triste! Allez, il n’y a pas raison de se mettre en colère! Ces petites phrases que nous disons si souvent sont, après tout, le reflet de deux croyances communes mais dangereuses. :

  1. Que les émotions « négatives », désagréables, soient à éviter à tout prix
  2. Nous nous sentons responsables des émotions des autres, nous écoutons EN JUGEANT

Pourtant, pour nous débarrasser de nos émotions négatives, nous devons d’abord les vivre, les traverser.

Si je ne les traite pas comme des habitants de ma maison avec qui je tente de cohabiter en bon entendement, je risque bien d’être habité par eux*.

Et pour les traverser (toujours citant Thomas d’Ansembourg *) il faut :

  1. Quitter les jugements (comme « Si j’ai peur, cela signifie que je suis un incapable »)
  2. Dépasser nos croyances, nos préjugés ( « Nous sommes tous têtus dans la famille »; ou « Un homme ne pleure pas ».)
  3. Passer à la pensée complémentaire : de « Si j’ai peur, c’est que je ne suis pas courageux » à « J’ai peur et je veux trouver le courage »
  4. Sans s’enfermer dans le langage déresponsabilisant : « En tant que parent, il faut être fort, alors je me dois de ne pas avoir peur »* (rappelez-vous quand je parlais d’utiliser le verbe choisir au lieu de devoir?)
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Comme le calme après la tempête

Seulement si nous laissons nos émotions nous traverser complètement, nous pouvons les accepter. Et lorsque nous les aurons acceptés, nous pourrons également accepter ceux de nos proches, sans nous sentir menacés ni attaqués.

Accepter les émotions mode d’emploi #5 : suspendre le jugement

Bien sûr, ça nous fait mal de voir notre enfant submergé par ses sanglots. À certains égards, nous nous sentons mis au défi. Nous souffrons pour et avec lui; nous confondons notre rôle . Aimer = rendre heureux (et dépendant de nous).

Si notre partenaire / ami / enfant / parent, etc. se fâche ou pleure, est-ce que nous avons le devoir de le réconforter et de le rendre heureux à nouveau?

Nous confondons parfois empathie et responsabilité. En oubliant que nous sommes tous responsables de nous-mêmes, de l’interprétation que nous donnons à nos émotions, et de comment nous déciderons de l’utiliser face à un certain événement .

Accepter les émotions mode d’emploi #6 : indépendance émotionnelle

Hier soir j’étais ingérable. J’avais l’impression que tout allait mal; et arrivée à la maison, j’ai dû gérer un aspect technique du blog qui le rendait non fonctionnel sans comprendre pourquoi.

Au lieu de jouer et de dessiner avec les enfants comme je l’avais prévu, ou de faire quelque chose de calme ensemble, j’ai commencé à me disputer avec l’ordinateur, pendant que les enfants essayaient de toutes les manières d’attirer mon attention.

Dans ces cas-là, vous l’aurez également remarqué, les enfants sont très doués pour capter nos vibrations négatives et sortir avec les idées les plus bizarres.

Étaler tout le papier toilette sur le sol. Remettre dans un ordre décontracté et casuel tout le linge sec déjà plié et prêt à être rangé.. Qu’est-ce que vous faites dans ces cas?

Dans mon désespoir fâché, j’ai essayé de faire comprendre à mes pauvres enfants que j’avais un gros problème. Bonjour empathie!

N’est-ce pas un amplificateur de frustration intrinsèque quand les autres affichent un air heureux alors que vous êtes un volcan en éruption?

Maintenant, rationnellement, dans le calme du matin, je me dis qu’il était insensé de penser que mon fils de 3 ans puisse me comprendre, s’asseoir tranquillement dans un coin avec un jeu en me disant: « Ne t’inquiète pas, pauvre maman, je joue tout seul ».

(Mais j’espère bien que encore quelques années, et ça sera lui qui me résoudra les problèmes de HTML sur le site.)

Vers une parentalité apaisée …

Le fait est que je voulais être la bonne mère qui joue, participe, fait des choses. Gaie, souriante, respectueuse des principes de l’éducation positive, elle ne menace pas mais demande, elle ne crie pas les règles mais impose des limites..

Je ne voulais pas cette partie de moi hyper sensible qui veut crier battre mes poings s’enfuir parce que les choses ne se passent pas comme prévu.

J’essaie de l’ignorer jusqu’à l’explosion. Peut-être que la prochaine fois, je prendrai cinq minutes seule pour y faire face et écouterai cette sensibilité cachée. Au lieu de boucher les trous avec l’hyperactivité de l’agitation.

Es-tu un parent heureux? Je t’écoute, donc je suis

Ensuite, je pourrai me souvenir, lorsque cela arrivera à mes enfants, que ce n’est pas une distraction, ni peut-être même ma réaction de compréhension empathique qui les aidera. Juste être là. Sans me laisser submerger par leur émotion. Un rocher contre lequel frappe la mer orageuse. Nous pouvons laisser l’analyse au calme plat du matin.

ECOUTER. Rester là, les serrer dans nos bras et ne pas les quitter tant que l’émotion ne s’est pas calmée.

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Tu m’écoutes, je vais bien

« Tu sais maman, aujourd’hui mon ami a été très impoli avec moi: il m’a traité de caca, il m’a fait la langue et il m’a fait « Moi j’ai ça et pas toi, lallallallalla! «  »
« Et qu’as-tu ressenti quand il t’a raconté ces choses? »
« Je me sentais très triste »
« Je suis désolée que tu étais triste … Peut-être que tu pourras y penser, la prochaine fois que tu voudras te moquer de quelqu’un; tu te souviendras de ce que tu as ressenti aujourd’hui et tu ne voudras pas que l’autre personne se sente comme ça. »
Et nous sommes restées enlacées. Je ne lui ai rien dit d’autre. (J’ai probablement trop dit)
« Maman, je me sens mieux maintenant parce que tu es là. »

J’ai laissé de côté le chapitre « Conseils pratiques » pour ne pas rendre l’article plus dense qu’il ne l’est déjà. Je promets de le publier bientôt! Vous connaissez quelqu’un qui pourrait profiter de ce mode d’emploi? Envoyez-lui ce post!

*Les citations sont tirées du livre : « Etre heureux, ce n'est pas nécessairement confortable« , de Thomas d’Ansembourg. 

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