L’étude de la calligraphie permet aux experts une première analyse psychologique de la personne, et est utilisée de plus en plus par de nombreuses entreprises dans la phase de recrutement. Et bien, pour les dessins et les gribouillis de nos enfants, c’est pareil ! Ils peuvent nous donner pas mal d’indications sur leur état d’esprit et personnalité.. si on sait comment le regarder. Qu’est-ce que tu vois quand tes enfants te montrent leurs œuvres? Voici quelques pistes-clés pour interpréter les dessins des enfants!
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Pourquoi interpréter les dessins
Quand nous avons annoncé aux enfants notre retour en France il y a quelque mois, et les changements qu’il y aurait eu, pendant une longue période ma fille a dessiné des maisons.
Il s’agissait de beaux dessins, joyeux; mais j’étais néanmoins étonnée par le choix du sujet, soudainement devenu «monotone et répétitif». Si différent des princesses et portrait de famille qu’elle traçait auparavant.
Ça t’es déjà arrivé de remarquer des détails dans les dessins de tes enfants, et te demander si cela voulait bien dire quelque chose?
Par exemple, prends le dessin de ma fille ci-dessous: il n’y a pas des éléments..un peu.. bizarres?
Je voulais en savoir plus. Et j’ai demandé à une maîtresse d’école de me donner quelques précisions.
Conceptions évolutives
Instructions avant usage :
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Les enfants se projettent toujours dans leurs dessins. Ça peut être l’émotion du moment, un épisode qui les a frappés, une sensation plus profonde.. Ne penses pas que ça soit aléatoire. Dans chaque griffonnage il y a une expression de soi.
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Ces conseils ne suffisent pas à faire des diagnostics spécialisés. Ils ne sont que des indications pour t’aider à mieux connaître ton enfant, et, peut-être, de savoir comment reconnaître un malaise – qui peut aussi bien être momentanée ou transitoire.
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Le dessin est une instantanée, l’expression d’un moment. Pour pouvoir lire un message plus profond, il faut regarder l’évolution des dessins au fil du temps, et non la conception individuelle.
Interpréter les ouvrages des tout-petits
Presque tous les enfants aiment dessiner, même si cette passion n’apparaît pas immédiatement.
Maintenant que mes enfants ont 3 et 5 ans, la différence est frappante: l’aînée peut passer des heures avec ses crayons, tandis que son frère joue plutôt avec le matériel, en dessinant des cercles ou en frappant la feuille avec des crayons. Mais il change d’activité au bout de quelques minutes.
Il préfère la peinture.. Avec des dommages collatéraux!
Sérieusement. Pour les jeunes enfants, le dessin ou la peinture font partie d’une exploration corporelle: ils apprennent à tenir les outils d’écriture dans leurs mains et à les utiliser (même avec des supports moins appropriés); ils expérimentent avec toutes les couleurs; et souvent, ils aiment la gouache à doigt pour la découverte des différentes sensations tactiles.
D’autres enfants, cependant, détestent se salir les mains et toucher du matériel visqueux comme l’argile (bien que ce ne soit pas le cas de mes enfants, comme tu peux avoir remarqué, je sais que la chose n’est pas rare ou anormal).
En général, cependant, les traits communs sont la prévalence des lignes courbes; alors que les lignes droites dénotent agressivité. Je n’ai pas voulu enquêter si la même chose s’applique lorsque ton enfant utilise le crayon comme un poignard et frappe à plusieurs reprises la feuille avec la pointe. Parfois, il vaut mieux ne pas savoir..
Lorsque l’enfant commence à dessiner des figures humaines, il s’agit généralement d’un ou plusieurs cercles – la tête étant le cercle prédominant.
(Je savais que garder tous les dessins de mes enfants se serait révélé utile un jour!)
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Les éléments-clés
Tout ce que je vous dis maintenant se réfère plus spécifiquement aux enfants plus âgés, disons de 4-5 ans à 10-12; et à une culture occidentale. La signification des formes et des couleurs, en fait, change dans des cultures très différentes de la nôtre.
Il existe des éléments fondamentaux et récurrents dans l’interprétation des dessins des enfants; peut-être que tu les connais déjà, mais je les ai trouvés éclairants. Tu sais, ce genre de sensation de quand tu vis une sorte de révélation; tu te donnes un coup de main sur la tête en disant: « bien sûr! Comment j’ai pu ne pas y penser avant! »
Avant de rentrer dans l’analyse, rappelle-toi que les enfants ne pensent pas exactement comme nous. Le fait que ta fille conçoit des arbres roses et des gens bleus n’est pas synonyme d’immaturité.
Concentre-toi très fort pour contrôler la tentation de diriger les dessins de tes enfants (je sais, c’est très difficile, mais crois-moi ça vaut la peine!).
Tant de fois, alors que nous faisions un projet artistique ensemble, je me suis laissée échapper un « mais pourquoi tu as fait le soleil bleu? Pourquoi tu fais l’herbe marron? Et pourquoi tu ne fais pas plutôt comme ça, tu vois c’est mieux?
Je sais, on fait des erreurs dans la vie!
Les couleurs non-réelles, les sujets nouveaux et particuliers, sont tous un symptôme de créativité – alors laissons-la se déchaîner!
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Les couleurs
Beaucoup de sites que j’ai consultés pour approfondir un peu le sujet font une distinction entre les couleurs chaudes et froides, et leur signification. D’après ce que j’ai vu, plus les enfants sont jeunes, et plus ils aiment expérimenter avec toutes les couleurs.
La chose qui me semble utile de noter est plutôt l’utilisation fréquente, prépondérante et inhabituelle du rouge et du noir, ainsi que représentations de sang et violence.
Ce sont des signes d’un mal-être – à surveiller.
Les proportions
Dans chaque conception, et surtout dans ceux où l’enfant se représente, est important de noter l’harmonie des dimensions. Si l’enfant se dessine tout petit, par exemple, ça peut indiquer un sentiment d’infériorité ou d’insécurité.
La même chose s’applique à la place occupée par le dessin sur la feuille. Normalement, les enfants occupent tout l’espace, ce qui révèle ouverture vers l’environnement; les dessins uniquement au centre ou sur un côté peuvent indiquer des insécurités ou des difficultés de relation.
La position réciproque
Surtout dans les dessins avec un groupe de personnes, comme la famille par exemple, il est intéressant de noter où l’enfant se positionne par rapport aux autres, et s’il omet quelqu’un.
Habituellement, l’enfant dessine d’abord la personne qu’il admire le plus. Une figure très grande peut, par contre, cacher une crainte vis-à-vis de la personne représentée.
La figure manquante peut être l’objet d’une jalousie ou d’un conflit.
En regardant les dessins de ma fille, je me suis rendue compte du nombre de fois où elle a dessiné juste moi et elle par exemple (j’espère que ça soit bon signe!); et comment curieusement, dans certains ils manquent soit papa, soit le petit frère.
« Mais maman, c’est parce que papa ce jour n’était pas là, c’était juste nous au parc tu ne te rappelles plus? » Veille à ne pas chercher des cloches d’alarme, même là où il n’y en a pas!
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Les figures les plus représentatives
Les enfants aiment lire toujours les mêmes histoires maintes et maintes et maintes fois; on le sait très bien, juste à l’idée de rouvrir le livre des trois petits cochons j’ai envie de me barrer (de toute façon tu le sais par cœur non ?)
Et bien, avec les dessins c’est pareil.
En plus d’avoir des versions différentes de notre maison, par exemple, je peux inclure:
– Collections d’arbres de Noël;
– Gâteaux d’anniversaire sur plusieurs niveaux avec des bougies (tous au chocolat);
– Très grands emballages-cadeaux;
– Nombreuses tours de Raiponce;
– Princesses endormies.
Et puis, nous: la famille.
C’est normal, tu me diras : c’est la réalité qui entoure les enfants. Mais apparemment, il y a d’autres significations symboliques!
La figure humaine
Dès l’âge de 5 ans, la figure humaine devrait inclure toutes ses parties. Pour enquêter, alors, si on manque:
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Oreilles : quand il n’y en a pas, cela indique peu d’inclination à écouter (jamais vu une oreille sur les dessins de ma fille, en fait..)
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Bouche: son absence signifie qu’il y a quelque chose que l’enfant ne veut pas dire..
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Mains : quand ils sont grandes, elles représentent une disponibilité à aller vers les autres.
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Bras ou jambes : leur absence dénote immaturité, l’être toujours totalement dépendante des parents, ou le fait de ne pas encore développé une personnalité distincte de celle de la mère.
La famille
Pour interpréter les dessins de la famille, on regarde principalement la position de l’enfant par rapport aux autres.
Lorsque les enfants sont au milieu, parmi les parents, c’est parce qu’ils se sentent protégés et en sécurité. Inversement, que le couple est senti comme plus important que la parentalité.
Si l’enfant est beaucoup plus petit ou à l’écart, il se sent écrasé ou marginé.
L’arbre
Je ne l’aurais jamais dit, et pourtant l’arbre est très important parce qu’il représente le lien avec son soi le plus profond.
Le tronc proportionné avec de grandes branches se traduit en extroversion; alors que les petites branches cachent une âme craintive.
Les racines indiquent une base familiale solide; et le meilleur des meilleurs est la présence de feuilles et de fruits-dont la prédominance par rapport au tronc indiquerait fantaisie.
Ces deux premiers éléments, l’arbre et la famille, sont si importants que si l’enfant refuse de les dessiner, cela peut signifier qu’il a peur de faire comprendre que quelque chose ne va pas.
Et c’est en fait l’un des tests classiques utilisés par les psychologues.
La maison
Notre refuge, notre petit monde, n’est-ce pas ? Symbole de protection pour tout le monde !
Ici, les éléments importants à regarder sont:
- La présence de portes et de fenêtres;
- La cheminée, les fleurs et d’autres détails;
- Un chemin
Grosso modo, la présence des portes et fenêtres ouvertes indique ouverture vers l’extérieur; ainsi que la présence d’un chemin qui relie la maison au reste du monde.
En général, plus le dessin est détaillé, plus marqué le sentiment de bonheur et de sérénité de l’enfant.
L’eau et le soleil
Enfin, voici deux autres éléments symboliques que j’ai ignorés: le soleil représente la figure paternelle; L’eau, la mère.
Même chose que pour les autres figures : interprète les dimensions. Si elles sont équilibrées ou excessivement oppressives ou absentes, et la position réciproque.
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Le fait ne pas dessiner
Et si ton enfant ne dessine pas? Y a-t-il quelque chose à craindre?
Étant donné que je ne suis pas une professionnelle sur le sujet, et que tout doit être analysé dans son contexte, dessiner n’est rien d’autre qu’une façon de s’exprimer.
Chez les enfants, cela se produit habituellement d’une manière naturelle et instinctive; mais il y a aussi des enfants qui n’aiment pas ! Ils trouveront d’autres moyens d’exprimer leur créativité.
Et les adultes?
Tu connais les gribouillis qu’on fait pendant réunions ou lorsqu’on est au téléphone?
Au-delà du fait qu’apparemment cela aide le cerveau à mémoriser ce qu’il entend, ils ont aussi un sens, surtout parce que nous les faisons d’une manière semi-inconscient.
Les gribouillis géométriques indiquent la rationalité, les petites maisons un retour à l’enfance, les fleurs bonne capacité d’observation.. Et gardant en tête tout ce qu’on vient de dire sur les dessins des enfants!
Ressources et références
Je partage avec toi quelques articles que j’ai pris comme une référence, et lectures utiles comme toujours! Les liens vers Amazon sont des liens d’affiliation.
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Articles
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Une approche intéressante qui explique l’intérêt à faire attention aux dessins des enfants dans certaines périodes délicates
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Un guide hyper complet avec tout ce qu’il faut savoir sur le dessin : les habilités que le dessin aide à développer, l’usage du cerveau droite, l’évolution du dessin, le choix du matériel etc.
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Et, pour une analyse plus approfondie, une psy donne son regard sur une série de dessins d’enfants!
- Pour finir.. ce quue les gribouillages disent de nous, par Psychologies
Livres:
Le livre dont je dispose est en italien et il n’a pas été traduit en français, mais j’ai trouvé des ouvrages qui me semblent équivalents.
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J’adore la mise en page de ce livre, et la façon très pratique avec laquelle l’auteur présente les questions les plus fréquentes des parents et y répond avec des exemples. Il y a aussi pas mal de conseils pratiques.
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Dans cet ouvrage, nous trouvons plutôt le lien entre l’évolution du dessin et celle du concept de soi-même sous un œil psychanalytique et psychologique.
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Un livre pour les adultes qui pensent ne pas savoir dessiner (moi par exemple?!) et qui sont intéressés par le fonctionnement du cerveau. Ces explications illustrent en faite comment s’en servir pour nous réapproprier de cet art.